Comment as-tu découvert ta passion pour le parfum ? À quel moment as-tu su que tu voulais en faire ton métier ?

Lors d’un job d’été dans un laboratoire R&D, je manipulais des concentrés destinés à parfumer des lessives.
Très vite, j’ai été fascinée par la richesse des odeurs, leur pouvoir évocateur.

La directrice du labo m’a parlé de l’ISIPCA (Institut Supérieur International du Parfum, de la Cosmétique et de l'Aromatique alimentaire) et c’est là que tout a commencé.
J’ai plongé dans les livres, les parfums, les matières.

Le déclic est venu naturellement, je voulais créer des parfums et raconter des histoires olfactives.

Qu’est-ce qui t’anime le plus dans la création ? Quelles sont tes sources d’inspiration et tes matières premières favorites ?

Ce que j’aime, c’est la liberté de réinventer à chaque projet une émotion, une atmosphère.
L’inspiration peut surgir d’un tableau, d’un morceau de musique, d’un souvenir, d’un silence. 

J’ai une tendresse particulière pour les muscs, les bois doux, les fleurs poudrées… Ils me permettent de construire des cocons olfactifs, des bulles de douceur.

Comment sais-tu qu’un parfum est abouti ?

Quand il trouve son équilibre, qu’il respire naturellement, sans effort.
Parfois, la magie opère dès les premiers essais, la signature est là, évidente.

D’autres fois, il faut chercher, affiner, écouter.
Mais je crois que l’instinct joue un rôle essentiel, on sent quand une création est juste.

Qu’est-ce qui t’a séduit dans l’approche de la marque ?

La vision de Sylvaine est profondément sincère.
Elle aime les matières, les émotions, les contrastes subtils.

Travailler avec elle sur Dovana a été un vrai dialogue créatif : exigeant, stimulant, mais toujours bienveillant.
Elle m’a poussée à aller plus loin, à épurer, à révéler l’essentiel.

Quel défi particulier as-tu relevé en travaillant sur Dovana ?

Dovana est un parfum de musc tendre, presque diaphane.
Le défi était de maintenir cette sensation de douceur enveloppante tout au long de l’évolution, sans jamais perdre la fraîcheur.

J’ai travaillé avec des muscs subtils, une touche de néroli et de mandarine pour apporter de la lumière.
L’iris en cœur apporte douceur et volume. L’équilibre était délicat, mais essentiel.

Quelle émotion aimerais-tu que les gens ressentent en découvrant Dovana ?

J’aimerais que Dovana évoque une étreinte légère, un souffle rassurant. 
Une sensation de propre, de peau douce, de drap frais.
Un moment suspendu, intime, apaisant.

As-tu un souvenir olfactif marquant de ton enfance ?

L’odeur du patchouli, un parfum que portaient mes tantes, mêlé à la fumée de cigarette.
Ce mélange un peu rebelle, mais profondément chaleureux, m’évoque une atmosphère cosy, pleine d’amour et de caractère.
 
Enfin, quelles sont tes passions en dehors du parfum ?

La photographie en noir et blanc.
J’aime chercher l’équilibre entre ombre et lumière, capturer l’émotion d’un instant.
Comme en parfumerie, il faut parfois beaucoup d’essais pour révéler la justesse d’une image.